SOMMAIRE DES DOSSIERS CONTENUS DANS CETTE PAGE:
-  l'exploitation de Médéric ( nos légumes du mardi)
- les jardins de la Testa à Sainte Lucie de Porto Vecchio ( nos agrumes)
- la ferme du bois du treuil ( nos pains, nos farines, nos gateaux )

1- L'EXPLOITATION DU PRIMEUR RÉTAIS

Âgé de 37 ans, Médéric Hurtaud est venu à la culture maraîchère parce que, tout jeune, il aimait faire pousser des plantes. Pourtant il y a 20 ans la fierté du monde agricole était la mécanisation à outrance alliée à la chimie, toutes les deux responsables de la disparition des petites exploitations et du règne de la monoculture céréalière. Mais à force d'entêtement ,d'acharnement et de luttes contre les éléments, il est parvenu à exploiter une surface qui atteint aujourd’hui 5,6 hectares en bio dont 6000m2 de serres.Cet homme, plutôt taciturne en temps ordinaire,devient soudain disert et passionné lorsqu’il parle de ses cultures et à l’écouter vous sentez l'instinct du cultivateur qui sommeille en chacun de nous qui refait surface.

Pour amortir ses investissements et les rentabiliser il ne peut pas, sous prétexte de faire du bio, se contenter de faire confiance à Dame nature pour que  pousse droit des graines que les doux zéphyrs de l'île auraient portées par là. De tout temps les jardiniers ont su renforcer les conditions favorables que la nature leur offrait et combattre ses désagréments  ; la cloche à melon en est un exemple type et il ne vient à l'idée de personne de ne pas trouver écologique ce petit coup de pouce aux faiblesses des premiers rayons. C'est donc en utilisant toutes les connaissances scientifiques et  technologiques de notre époque que Médéric fait pousser des légumes naturels. Quels sont ses outils  ?

  • une serre de 4000m2 gérée par un ordinateur qui commande l'ouverture et la fermeture des volets afin d'entretenir une température propice au développement des plants et d'éviter les pluies violentes. En principe une position de sécurité empêche le vent de s'engouffrer dans la structure tout en laissant un jeu suffisant pour donner le moins de prise possible aux rafales. C'est compter sans la situation insulaire....et les tempêtes successives causent bien des soucis et de lourds surcroîts de travail à notre maraîcher. Une double épaisseur de bâche dont les deux couches  sont maintenues séparées par une injection d'air constitue le toit de la serre procurant une meilleure isolation.
  • Un système de paillage par géotextile à base de maïs biodégradable et compostable, dont la durée de vie varie de 2 à 8 mois selon les cultures afin de permettre le compostage dès que le cycle de culture de la plante prend fin.
  •  Une binettes et de l'huile de coude pour le désherbage car dans ce domaine la technologie n’a pas encore fait de miracles.
  • De fumier de cheval et de mouton déshydraté, compacté en granulés qui sont incorporés au sol.
  • Une terre comportant 30% d'argile : c'est donc dans une terre riche et forte, qui conserve mieux l’humidité que le sable pur, que vont croître les végétaux.
  • L'abandon volontaire d'une bande de 5m de large aux frontières de son territoire pour créer une zone neutre entre lui et ses voisins non bio.
  • Une batterie d'insectes et autres larves qui l'aident à protéger ses plants contre les agressions et à favoriser leur pollinisation.

Dans la serre, en compagnie de Médéric, on découvre un monde où les bons et les méchants ne sont pas toujours ceux qu'on croit ! En effet les insectes que Médéric traite en auxiliaires, en collaborateurs allant jusqu'à les loger et à les nourrir avec le plus grand soin, sont en fait de méchants prédateurs qui se livrent à des exterminations massives d'autres tribus sur le sort desquelles on ne compatit pas un seul instant puisqu'ils sont en fait les «   ravageurs  » de nos légumes( de toute façon personne ne développe une affection exagérée pour les pucerons et autres acariens mais il faut bien admettre que les gentilles coccinelles ne leur laissent aucune chance de survie. Il faut bien l'avouer, pour nous éviter les nitrates, il se passe dans les serres de cruelles guerres animales .

Répandre des petites bestioles qui vont grignoter les pucerons peut paraître simple  mais suppose en fait de solides connaissances biologiques d'une part et une expérience pragmatique du terrain d’autre part. Car il faut  savoir où et quand introduire l'insecte prédateur, savoir en quelle quantité et à quel stade de son développement il a besoin de se nourrir de celui que l'on veut éradiquer  . De plus ces auxiliaires ne se logent pas forcément dans le type de plantes que l'on veut protéger et ne vivent pas à la même température que celle propice à la croissance des plants  : il faut donc dans les rangs de culture leur prévoir un habitat qui leur convient.

C'est ainsi que le maraîcher s'improvise éleveur....encore qu'improviser ne soit pas le terme adéquat quand on voit toute la planification que cela suppose pour avoir au bon moment des larves avides de nourriture car c'est les jeunes en pleine croissance qui mangerons  le plus des insectes que l'on veut détruire!Une population de prédateurs trop faible ne va suffire à exterminer les pucerons ravageurs mais à l'opposé un volume trop important de ces animaux va leur créer une situation de disette et du fait de manque de nourriture  ils vont émigrer à la recherche de leur subsistance( vers la serre du voisin ?).

Enfin comme nos légumes ne viennent ni dans les choux ni dans les roses et ne sont pas non plus apportés par les cigognes lors de leurs migrations il faut favoriser la pollinisation  ; celle ci est réalisée à l'aide de colonies de bourdons. On introduit donc des ruches dans les serres en contrôlant le stade de leur développement et le degré d'hygrométrie adapté à leur espèce. Bien évidemment ces charmants animaux réclament une nourriture appropriée et suffisante qu'il faut leur fournir ( leur syndicat refusant à juste titre qu'ils travaillent pour rien). Rassurez vous ces bourdons sont introduits à un moment où leur durée de vie correspond à la période de pollinisation nécessaire et ils ne risquent donc pas de s'inviter dans votre jardin.

Les plus curieux trouveront ci-dessous un petit glossaire et ci-contre  la photo de quelques préférés de Médéric....parmi nos 50 millions d'amis les animaux.....

Petit glossaire

Pesticide : produit phytosanitaire c'est à dire une substance émise dans une culture pour lutter

contre des organismes nuisibles à cette culture. C'est un terme générique qui rassemble les

insecticides, les fongicides, les herbicides, les parasiticides.

insecticides : produit pour tuer les insectes.

fongicides : produit pour éliminer les champignons (fongi). Ex : « bouillie bordelaise »

herbicides : produit pour supprimer  les « mauvaises herbes ».

parasiticides : produit pour éradiquer les vers parasites (on voit aussi le terme vermicides).


 Bourdon : dans le vocabulaire commun, le mot bourdon désigne des insectes, sociaux ou

solitaires, qui ressemblent aux abeilles dites « domestiques » (et productrices de miel).

Les scientifiques nomment « bourdon » uniquement des insectes jouant un rôle majeur pour la

pollinisation de nombreuses plantes à fleurs de la strate herbacée, donc des apidae, et plus

particulièrement le bombus (de la sous-famille des bombinae).










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2 - Le jardin de la testa

Située dans la commune de Sainte Lucie de Porto Vechio, l'exploitation se trouve sur un cap  près de la mer.

L'ensemble des vergers  s'étend actuellement sur quelques  hectares situés  sur la côte est de l'île: il s'agit d'une petite exploitation familiale.

Bon à savoir avant de faire ses achats : l'histoire des  " culs verts"

La coloration de la peau des agrumes n'est pas synchronisée avec la maturation des quartiers et cette hétérochronie est particulièrement nette sur les clémentines. En effet le zeste des agrumes est riche en pigments chlorophyliens, verts, et en pigments oranges caroténoïdiens. Les pigments verts sont détruits par les écarts de températures ( en particuliers entre les températures diurnes  et les températures nocturnes. Les clémentines arrivant à maturité les premières en novembre les écarts de températures jour/nuit sont faibles et la peau garde une forte proportion de vert,d'où le nom de " culs verts" qui leur est donné!  les oranges et les pomelos qui sont murs en février voient  leur peau perdre le vert; les pomelos qui sont cueillis jusqu'en juillet peuvent même être presque rouge....Même chose pour les citrons qui sont cueillis de novembre à juin: en début de cueillette ils ont les deux pointes vertes , pointes jaunissent de plus en pus au fur et à mesure que les mois passent. 

Pas de traitement . Bien sur le mode de culture est le bio mais de plus, et alors que c'est autorisé en bio, les fruits ne sont pas cirés ( ce qui a pour but d'améliorer la conservation, ils ne sont pas chauffés en ce qui concerne les fruits à coque qui sont séchés au soleil, et enfin les agrumes ne sont pas déverdis!

En effet pour donner une belle couleur uniforme pour la vente beaucoup de producteurs utilisent des produits qui ont la caractéristiques de détruire les pigments verts...mais qui n'ont aucune utilité pour le consommateur puisqu'ils n'agissent en aucun cas sur la maturité et les qualités gustatives des fruits.

Quelques conseils pour le stockage des fruits donnés par le producteur aux familles"écureuils" .

Manipuler votre cagette de fruits avec délicatesse sans la secouer, ne pas la vider en vrac dans un autre récipient. Transvaser les fruits un par un à la main pour les répartir dans plusieurs cagettes pour éviter que, en tas, ils fermentent, en particulier s'ils ont été cueillis sous la pluie ou mouillés pendant le transport: si certains fruits vous paraissent abimés, les retirer pour éviter qu'ils contaminent les autres et les mettre à part pour les consommer en premier Garder les dans un lieu frais et sec mais à l'abri de la gelée. Il n'est pas utile de les mettre au frigo. ATTENTION les pommes et les poires sont des accélérateurs de mûrissement. NE MÉLANGEZ PAS DE POMMES ET DE POIRES avec vos agrumes ......sauf si vous voulez en accélérer le mûrissement   (bientôt un dossier sur ce phénomène).Coupez le pédoncule avec des ciseaux afin d'éliminer les feuilles qui, sinon, vont continuer à se nourrir en utilisant pour cela le jus de vos fruits. Mais attention à ne pas arracher la queue car vous ôteriez un petit morceau d'écorce et par ce trou il y aurait évaporation du jus du fruit....



LA FERME DU BOIS DU TREUIL à ST SATURNIN DU BOIS

Située au Coudret près de Saint Saturnin du Bois, les 110 hectares de jean marie Marchand sont cultivés en céréales bio depuis 1998.

- Jean Marie cultive les différents grains qui serviront, seuls ou en mélange à élaborer la farine de nos pains. Il s'agit de variétés anciennes moins productives mais plus digestes en raison, entre autre d'un taux de gluten plus faible. En particulier pour les personnes en guerre contre le gluten, il produit de l'engrain ( petit épeautre) céréale qui contient peu de gluten et du sarazin qui n'en contient pas. Il produit lui même ses semences.

- Michael Marchand, s'occupe du moulin à meules de pierres, et meule les différentes farines dont la moitié sert sur place et l'autre moitié est commercialisée.

- Laurence Mallet pétrit le pain dont la pâte lève uniquement avec du levain: à noter que pour le pain petit épeautre le levain est lui même à l'engrain et que pour le pain sarrazin, le levain est au riz.En effet les levains sont des concentrateurs de gluten ce qu'il faut éviter si l'on souhaite offrir un pain avec peu ou pas du tout de gluten. Le pain est cuit, en grande partie dans un four à bois et pour les reste dans un four électrique.

En 2013 on a fêté tardivement les couvrailles presque fin novembre à la ferme du bois du treuil.

Les couvrailles( ou couvraines)  consistent, après avoir semé, à recouvrir les graines qui viennent d'être semées. A la ferme du treuil on a repris la tradition de  ces  fêtes anciennes qui rythmaient la vie dans les fermes et correspondaient d'une part à la fin d'une période de travaux intenses et au début,  donc, d'une période moins active mais qui correspondaient d'autre part à des actes significatifs de la vie paysanne.  Les semailles bien couvertes, c'étaient le premier acte des futurs travaux qui allaient s'enchaîner pour amener jusqu'à à la récolte.Au bois du treuil on a fêté cette année les couvrailles....... mais avec un certain retard à cause des grosses pluies que nous avons connues en octobre et début novembre, lorsque les semailles du blé, de l'épeautre, de l'engrain et du seigle furent terminées, c'est à dire lorsqu'enfin  les grains qui passent l'hiver dans la terre furent  bien semés, recouverts et prêts à germer.



L'HOMME AUX POULES

Christophe Surville a toujours eu envie de vivre près de la nature. Respectueux des des animaux il est   adepte de l'élevage en liberté. C'est ainsi qu'il a crée son premier élevage en 2008, avec 800 poules dont il vendait les oeufs aux magasins bio des environs. Au bout de 4 ans force lui fut de tirer un bilan négatif de cette expérience car ce type de distribution suppose un local de conditionnement et une calibreuse ce qui entraine des frais trop important pour un petit élevage, un chiffre d'affaire faible étant donné la marge des magasins et de ce fait un bénéfice quasi nul. Il entreprit alors un recyclage professionnel et la construction de sa maison en paille, une des premières de la région et dont il a réalisé lui-même la totalité des travaux. En fait si les petits cochons avaient connu la technique, le loup aurait pu souffler, souffler... il se serait essoufflé  ! Car c'est dans une armature en bois et entièrement isolée par du mortier que se trouve la paille, protégée de ce fait des rongeurs et de l'humidité.

Dix ans plus tard, sollicité par d'autres producteurs qui fournissaient des amap et se regroupaient pour le transport, il revient à ses premières amours gallinacés  : ce type de vente directe n'oblige pas aux mêmes investissements et permet de se limiter dans le volume de la production. Il redémarre alors en 2008 son élevage qui se monte aujourd'hui à 170 poules réparties en trois bandes ( groupe de poules du même âge) dans trois poulaillers en bois . L'affaire tourne bien et le rendement est correct mais il réalise qu'il est pris tous les jours, toutes les fins de semaine et toutes les vacances  : il lui apparait qu'il faut chercher un compère pour s’entraider et après une expérience non concluante il s'associe avec Aurore Béranjon qui s'installe près de chez lui et qui élève 190 poules en trois bandes dans trois poulaillers de bois. L'association est simple  : chacun est chez soi et a son propre élevage, seul le travail est partagé au prorata du nombre de poules ce qui donne la répartition suivante  : Christophe s'occupe de toutes les poules 2 jours et Aurore 3 jours en alternance. Cette activité procurant un salaire entre 600 et 700€ Christophe par ailleurs est chauffeur de bus scolaire.

Une journée d'éleveur de poules se répartit ainsi

En début de matinée  : ouvrir les trappes des poules, fournir l'alimentation de la journée, nettoyer et remettre de la paille,première levée des oeufs, tamponnage et remplissage des plateaux, comptage par bande.

En fin de matinée deuxième levée d'oeufs, tamponnage et garnissage des plateaux et comptage par bande.

En fin d'après midi dernière levée, il faut veiller à ce que les poules rentrent et fermer les trappes.

Le comptage des oeufs par bande ( groupe de poules du même âge) permet de suivre leur état sanitaire en fonction des variations constatées.

A ces astreintes routinières et quotidiennes s'ajoutent la dératisation régulière, le nettoyage des abreuvoirs, tous les deux mois le transport de 2,5 tonnes d'aliments livrés près de la route qu'il faut transporter à proximité des poulaillers et les changements de place des clôtures des parcs ( il s'agit de clôtures électriques délimitant des zones pour les poules afin de permettre à l'herbe de repousser et qui ont également pour fonction de les protéger de certains prédateurs chiens et renards en particuliers)

BON à savoir pour votre poulette de jardin  : un peu de vinaigre de cidre ( dilution 1/1000) permet d'éradiquer les vers et un peu de chlorure de magnésium aide à surmonter les maladies.Attention il faut éviter de donner du sel aux poules.

Christophe organise chaque année une journée portes ouvertes  : vous en trouverez la date sur le site en temps voulu.





 Médéric au travail

une serre du Bois 

Le géotextile à base de maïs biodégradable et compostable

 L'aérien  Macrolophus qui mange  les aleurodes lesquels mangent les tomates

 L'ambiseius curcumeris qui décime les trips

Le terrible aphydolete qui rampe inexorablement vers le moindre puceron à sa portée

Mouche elle même la diglyphus isaea lutte contre les mouches mineuses

Enfin le chasseur qui, dans notre île, n'est pas le prédateur le plus efficace contre les lapins.......


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les avocats

Les "culs verts"

les pomelos








 







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